Comment parler de la mort avec les enfants ?

En période de Toussaint, le sujet de la mort peut arriver dans les conversations. Mais comment en parler avec les enfants ?

Comment aborder ce sujet délicat : la mort ?

Cette mort qui nous fait si peur… Elle en est devenue presque taboue. Elle a tendance à nous mettre mal à l’aise. Ainsi on n’ose plus en parler entre nous et encore moins aux enfants.
Quand votre enfant vous dit dans son jeu « Je suis mort » ou « Je te tue, tu es mort/e » Cela vous met peut-être mal à l’aise ?

Lorsque j’ai appris un matin il y a quelques semaines le décès d’une personne du village qui était gravement malade, je me suis demandée comment en parler à mon fils L. (4 ans et demi à ce moment). Nous connaissions peu cette personne mais notre fils l’avait vu alité plusieurs mois avant. Et il la connaissait comme le papa d’enfants avec qui il joue régulièrement.

Pendant la journée, la question occupait mon esprit de savoir de quelle manière nous allions lui en parler… Un peu plus tard en fin d’après-midi, nous décidons de sortir prendre l’air par un temps pluvieux. Je propose d’aller chanter à l’église. Et le sujet m’est venu naturellement à ce moment là. Je lui ai dit « J’ai envie de chanter pour S. »
Je lui en ai parlé simplement, en lui disant que cette personne S., papa des enfants M. et N. qu’il connaît, est mort. Il m’a répondu « C’est triste ! »  J’ai accueilli sa réaction par un : « Oui tu trouves ça triste, et c’est triste pour les personnes qui le connaissaient. »

A un moment, au cours de notre conversation, il me demande : « Nous aussi on va mourir ?« 

Je l’ai accompagné dans ce thème de mon mieux avec des mots simples sur un ton assez simple également, car il est important pour moi d’intégrer la mort comme une étape du cycle de la vie. Je vous l’accorde, selon notre histoire et notre vécu, c’est plus facile à dire ou à écrire qu’à appliquer réellement ! Mais lorsque l’on tente de rassurer son enfant d’une manière ou d’une autre, ne serait-ce pas surtout nous-même que nous souhaitons rassurer ?! En effet, notre enfant est en mesure d’entendre et de comprendre le principe de la mort, surtout si on en parle simplement et avec le cœur. 

Alors voici ce que je lui ai répondu :
– Oui on va mourir. Un jour, le plus tard possible, on va faire en sorte de profiter pleinement de la vie avant !

J’ai alors pensé à la comparaison avec le cycle de la vie dans la nature, en le faisant participer à cette réflexion. Je lui ai parlé de la nature et en particulier du cycle de vie d’une fleur. Nous sommes partis de la graine qui se développe dans la terre, à l’image du fœtus dans le ventre de la maman. En passant par la jeune pousse, la fleur qui s’ouvre et qui fait des graines. Je finis alors par lui demander ce qu’il se passe après :

– Elle est mouru ! me répond-il simplement.
– Oui c’est ça elle meurt, et les autres graines vont pousser à leur tour. Comme pour nous les humains, il y avait des personnes qui vivaient avant nous qui sont mortes, et il y en aura après nous.

Un peu plus tard, il me citait les prénoms de certains amis en nous disant « Il va mourir ». Alors j’acquiesçais le plus simplement possible « Oui il va mourir un jour ».

Dans le cadre de cette expérience, il se trouve que je disposais de mes moyens pour aborder le sujet assez sereinement car même si j’ai été très triste et touchée, mon émotion ne m’avait pas envahie totalement. Donc cela a été sûrement plus « facile » pour moi dans ce contexte de parler de la mort d’une personne avec mon fils. La tristesse est remontée le jour de l’enterrement. J’ai pleuré. Et j’ai pu de nouveau en parler avec L.

Il s’agit là de mon expérience du moment que je souhaitais partager avec vous. Libre à vous en fonction de vos croyances, votre religion, votre approche de la spiritualité, de choisir les mots qui résonnent le plus pour en parler à vos enfants. 

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— A bientôt pour plus de partage autour de la parentalité, Céline Loie —